Au premier trimestre 2023, le nombre de défaillances d’entreprises a rebondi, retrouvant son niveau de 2019. Au total, 14.317 sociétés sont entrées en redressement. Soit une hausse d’environ 44% par rapport aux trois premiers mois de l’année dernière.

Les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter en France. Selon les derniers chiffres du cabinet Alteres, leur nombre a atteint 14.317 au premier trimestre 2023. Un chiffre proche de celui d’avant la pandémie de Covid en 2019. C’est également une hausse de 43,6 % comparé aux trois premiers mois de l’année précédente. Le premier trimestre 2022 avait enregistré une augmentation de 50% par rapport au début d’année 2021.

Une hausse à relativiser sur les vingt-cinq dernières années

S’il s’agit une progression continue, il faut veiller à relative cette croissance négative. En effet, en considérant les vingt-cinq dernières années, le premier trimestre 2023 s’inscrit dans la moyenne. Au total, 12.500 procédures collectives de liquidation avaient été engagées entre 2000 et 2008, année de la crise financière. Si le nombre de défaillances avait par la suite atteint un niveau record (17.000), il est vite retombé au niveau précèdent.

TPE et PME davantage concernées

Au premier trimestre 2023, 10.730 liquidations judiciaires directes ont eu lieu en France, selon les données du cabinet Altares. Il s’agit aussi d’une progression de 41,9% sur un an. Les redressements judiciaires concernent particulièrement les plus petites entreprises. Les TPE (Très Petites Entreprises) et les PME (Petites et Moyennes Entreprises) en premier. Ces sociétés sont d’ailleurs toujours les plus représentées parmi celles à faire défaut. Au premier trimestre 2023 on en comptait 13.200, en hausse de 59 %. Cette proportion s’avère d’autant préoccupante que les défaillances ne touchent pas que l’employeur et ses salariés. Mais tout un écosystème composé de fournisseurs et de sous-traitants.

L’agroalimentaire et la restauration côtoient des sommets

Seule bonne nouvelle, le nombre de jeunes entreprises défaillantes de moins de trois ans a chuté de 21% sur un an. Il s’élève désormais à 1.520 au total. Au niveau des secteurs d’activités, le cabinet Altares relève une augmentation de 86 % de redressements dans l’agroalimentaire et de 62 % dans la restauration et l’hôtellerie. Pour le commerce et la construction, la progression atteint respectivement 46 % et 42 %. Tels niveaux de liquidations n’ont pas été enregistrés depuis 2018.

L’immobilier et le transport de marchandises en souffrance

Mal en point depuis des mois, l’immobilier n’échappe pas à la tendance, avec une hausse de 96% par rapport au premier trimestre 2022. Un record depuis 2015. En outre le secteur du transport de marchandises souffre de la défaillance de 363 sociétés au premier trimestre 2023. Un autre record car le total n’avait plus franchi la barre des 300 procédures depuis cinq ans. Pour ce qui concerne les régions, les plus fortes progressions sur un an concernent le Centre-Val-de-Loire (+58%) et la Corse (+120%).

La barre de 55.000 défaillances en ligne de mire

Altares explique cette nouvelle hausse des défaillances d’entreprises par la fin des aides dues à la pandémie. Il faut ajouter à cela le fait que les entreprises continuent de rembourser les prêts garantis par l’État (PGE) contractés pendant cette crise sanitaire. En même temps, elles font face à de nouvelles difficultés à cause de l’inflation, de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine. Asphyxiés par ce contexte, elles n’ont pas pu retrouver un niveau de revenu suffisant pour effacer leurs ardoises. On craint désormais que le nombre de défaillances ne dépasse 55.000 cette année, le niveau de 2018.

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