Le Tribunal de l’Union européenne a ouvert mardi un dossier sur le transfert de Lionel Messi au PSG. Cette procédure judiciaire intentée par un socio du Barça  s’attaque à l’illégalité de l’opération par rapport au fair-play financier. 

Un socio du FC Barcelone et une poignée de supporteurs français du club catalan contestent, devant le Tribunal de l’Union européenne au Luxembourg, le transfert de Lionel Messi au PSG en août 2021. Une audience s’est tenue le mardi 18 octobre dans la cour européenne en ouverture de cette procédure judiciaire.

Boutés par la Commission européenne

Les plaignants soutiennent que le contrat de la Pulga dans la capitale française a été réalisé grâce à un report de l’application des règles du fair-play financier en France. En effet, les clubs français sont exonérés de pénalités pour violation du règlement de l’UEFA jusqu’à la saison 2022-2023, et ce depuis 2019. Assimilable à une aide d’État, une telle faveur créerait une distorsion de concurrence avec les autres clubs européens, dont le Barça, qui a perdu l’Argentin.

Au départ, les accusateurs ont saisi la Commission Européenne en août 2021 pour contester le transfert de Messi. Mais l’institution a refusé de donner suite à leur requête, et donc d’enquêter sur la transaction. Nullement découragés, ils ont ensuite porté l’affaire devant le Tribunal de l’Union européenne, qui a accepté d’ouvrir le dossier. Pour se donner toutes les chances, les plaignants ont enrôlé le célèbre avocat Juan Branco. Le sulfureux conseiller juridique franco-espagnol a notamment défendu les intérêts de WikiLeaks et de son patron Julian Assange, ainsi que ceux de Jean-Luc Mélenchon.

Une décision pas avant plusieurs mois

Devant le juge mardi, Juan Branco a dénoncé une « financiarisation rampante du football et un contrôle de la gouvernance du sport laissé à l’UEFA », d’après l’AFP. Cet argument n’aurait pas convaincu Bruno Stromsky, en charge du service juridique de la Commission. L’avocat a fait valoir que « les disparités dont se plaignent les requérants ne relèvent pas des aides d’État ». Une réplique qui n’augure pas de bonnes nouvelles pour les socios de Barcelone. La décision de la cour n’interviendra pas avant plusieurs mois.

Le PSG des Qataris, sa cible favorite

Mais Juan Branco et les siens croient que cette procédure judiciaire aura des répercutions similaires à celles de l’arrêt Bosman, qui a mis fin au quota de sportifs étrangers dans les clubs européens. Notons toutefois que l’avocat franco-espagnol a déjà été débouté en août dernier concernant une affaire analogue lancée en juin 2022. Il contestait la prolongation jusqu’à 2025 du contrat de Kylian Mbappé avec le PSG (déjà).

Après cet échec, il avait dénoncé un « scandale d’Etat » au sujet « l’affaire Nasser Al Khelaïfi », accusé d’avoir arrêté et torturé le franco-algérien Tayeb Benabderrahmane pour récupérer des documents confidentiels. Juan Branco n’en est donc pas à sa première offensive contre le PSG. Le jeune avocat de 32 ans semble avoir un goût prononcé des clubs hyper riches puisqu’il conduit aussi une plainte de la Liga contre Manchester City.

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