La pratique instaurée par la London Steakhouse Company apparaît comme un coût supplémentaire pour les poches des consommateurs.
Vous voulez manger au London Steakhouse, établissement hôtelier situé à quelques mètres de la gare de Liverpool, au Royaume-Uni ? Il faudrait prévoir 1,5 livre sterling (environ 1,80 euro) de frais supplémentaires, indépendamment du menu envisagé.
Une somme destinée à couvrir le linge de table et les serviettes. Ainsi en a récemment décidé la structure tenue par le chef Marco Pierre White, selon les informations de RMC. Cette nouvelle décision s’ajoute à des frais de service existants de 9,5% sur l’addition totale, ainsi qu’à une charge de réservation de 10 livres sterling pour certains menus fixés à l’avance.
Aucune raison n’a été donnée pour justifier cette approche tarifaire dans un contexte réduction du pouvoir d’achat des ménages pour cause d’inflation. Elle intervient également dans un contexte de crise du secteur de la restauration et de l’hôtellerie au Royaume-Uni.
Cela n’empêche pas pour autant une réprobation du public, mais surtout de la part des professionnels de l’industrie, comme en témoignent des avis rapportés par la presse.
Un tollé général
Ainsi, Steven Hesketh, expert du secteur interrogé sur la chaîne LBC, considère cette stratégie comme « un autre clou dans le cercueil du secteur de l’hôtellerie ». La spécialiste de la consommation Jane Hawkes va plus loin en dénonçant tout simplement une pratique « injuste ».
« Quand vous allez au restaurant, vous vous attendez à recevoir une facture pour la nourriture et les boissons que vous avez consommées, rien de plus. L’industrie hôtelière est en difficulté, mais n’embobinez pas vos clients », a-t-elle insisté dans les colonnes du journal conservateur The Telegraph.
La levée de boucliers est d’autant plus totale qu’un sondage demandant aux clients si la facturation des coûts supplémentaires pour les serviettes et autres nappes de tables impacterait négativement leur pourboire, recueille pour l’heure 89% de « oui » sur le site d’information.
Le spectre d’un effet boule de neige
« Les gens seront moins enclins à payer les frais de service ou à laisser un pourboire s’ils sont déjà confrontés à un droit de couvert et des frais de réservation. Cela signifie que des personnes qui travaillent très dur dans un secteur difficile ne seront pas récompensées pour leurs efforts« , appuie Jane Hawkes.
La facturation des couverts est une nouveauté au Royaume-Uni, mais elle pourrait très vite se répandre. Pour cause, le célèbre magasin de luxe londonien Harrods semble avoir créé un précédent en l’instaurant dans ses restaurants et cafés.
En Italie, il s’agit d’un concept historique connu, accepté de tous les consommateurs et désigné sous l’appellation « coperto » que l’on pourrait traduire littéralement en français par « couvert ».