Le constructeur allemand tente de séduire le marché avec une nouvelle gamme de véhicules développés avec SAIC, une entreprise locale.
Dans le cadre de la course fluctuante au gain des parts de marché dans le secteur automobile, Audi tente une manœuvre inhabituelle en abandonnant notamment son célèbre logo aux quatre anneaux sur les nouveaux véhicules conçus par la marque.
Les voitures prévues pour être commercialisées l’année prochaine, selon des informations de Reuters, ont été présentées jeudi 7 novembre en marge d’un événement dans la ville de Shangaï. Elles symbolisent pour la marque allemande, une volonté de sortir des sentiers battus afin d’intéresser une clientèle chinoise de moins en moins réceptive aux codes traditionnels.
« Les clients chinois sont beaucoup plus jeunes que dans le reste du monde : 30-35 ans en moyenne dans le segment premium, contre 55 ans ailleurs« , explique à cet effet dans des propos cités par l’agence Reuters, Fermin Soneira, PDG du projet. Celui-ci implique SAIC, un partenaire chinois de longue date d’Audi.
La nouvelle donne du marché chinois
Une autre stratégie pour la marque détenue par Volkswagen de tenter de s’enraciner durablement dans l’Empire du Milieu, un marché devenu incontournable pour les plus grands constructeurs automobiles du monde aujourd’hui.
Une importance fondée en partie sur le poids démographique de la deuxième économie du monde et dont Audi ne parvient pas encore à tirer pleinement partit. Avec seulement 15 000 véhicules électriques vendus en Chine sur les neuf premiers mois de 2024, les chiffres de l’entreprise bavaroise font pâle copie, comparés à ceux des champions locaux.
À cet effet, Nio et Xpeng, deux stars montantes du premium électrique chinois qui plus est, font des ventes respectivement dix et sept fois supérieures sur la même période, à en croire l’Association chinoise des constructeurs automobiles citée par Reuters.
Un nouveau laboratoire d’innovation
Cette situation n’est pas bien surprenante dans un pays où le sentiment d’appartenance est sans doute plus fort qu’ailleurs chez les populations. Pour Audi, le partenariat avec le SAIC se traduit également par une véritable fusion des savoir-faire, avec un recours massif aux fournisseurs et technologies chinoises.
La nouvelle gamme de véhicules sera dotée de systèmes d’aide à la conduite avancés et d’une connectivité de pointe, répondant ainsi aux attentes d’une clientèle ultra-connectée. Pour ces clients d’un nouveau genre, la voiture passe d’un simple moyen de transport à un objet technologique à tout faire.
L’initiative d’Audi pourrait faire école d’autres constructeurs premium occidentaux, dans un marché chinois où les marques locales comme BYD, Nio ou Xpeng bouleversent les codes établis. Le pari du constructeur allemand est en tout cas osé. Il reste à voir si cela portera effectivement les fruits escomptés ou pas.