Alors que le Covid-19 et d’autres maladies aéroportées augmentent les fragilités, les infections nosocomiales pourraient prendre de l’ampleur dans les prochaines années. Pour juguler ce risque, Nosopharm, une entreprise de biotechnologie nîmoise, produit un vaccin contre les agents pathogènes responsables de ces infections.

Des organisations de soignants et de patients dénoncent, dans une tribune publiée sur l’Express, l’absence dans les hôpitaux de mesures préventives contre le Covid-19 et d’autres maladies aéroportées comme la grippe. Selon les signataires du texte, une telle négligence augmente le risque d’infection nosocomiale. Plaidant pour le retour du masque obligatoire et de la vaccination, ils mettent en garde contre les pathogènes qui circulent librement dans les établissements de soins.

Les infections nosocomiales en hausse depuis l’apparition du Covid

Les organisations de soignants et de patients pensent que ces virus pourraient faire une hécatombe dans un avenir proche. Ils relèvent qu’entre 5 % et 10 % des cas d’infections nosocomiales de Covid-19 entraînent déjà un décès. On devrait ainsi craindre des lendemains sinistres d’autant que les infections nosocomiales ont augmenté de 14,7% entre 2017 et 2022, d’après une enquête de Santé publique France (SpF) publiée en juin dernier. Cette hausse est due en grande partie à la pandémie qui engendre plus de fragilités.

De la nécessité de produire un traitement avec un nouveau mode d’action

Santé publique France a également fait part d’une augmentation de la résistance aux antibiotiques. L’antibiorésistance cause chaque année plus de 4.000 morts en France et plus de 1,2 millions de décès dans le monde. Elle figure ainsi parmi les plus grandes menaces de notre époque. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à la conception d’un nouveau traitement avec un nouveau mode d’action pour en venir à bout. En Hexagone, Nosopharm, une entreprise de biotechnologie nîmoise, relève le défi.

Un antibiotique first-in-class contre les infections nosocomiales

Cette startup prépare un antibiotique first-in-class contre les agents pathogènes à gram, responsables à 60% des infections nosocomiales. Baptisé Noso-502, ce vaccin cible en particulier les superbactéries Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp, qui possèdent les souches les plus résistantes aux carbapénèmes. Il a été produit à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux bactéries du sol à fort potentiel pharmaceutique. Ces bactéries s’attaquent aux virus qu’elles rencontrent dans l’organisme, les empêche de se répliquer et entraînent à terme leur mort.

Bientôt la phase des essais cliniques chez l’Homme

Selon des expériences menées en laboratoire, Noso-502 a démontré une efficacité totale contre les pathogènes ciblés. Le traitement pourrait donc enrayer l’antibiorésistance chez les superbactéries et réduire drastiquement les infections nosocomiales. Fort des résultats obtenus en laboratoire, Nosopharm a annoncé la poursuite du développement de son vaccin jusqu’à la phase des essais cliniques chez l’Homme. Pour réussir cette étape décisive, la startup doit lever de nouveaux fonds. En mars dernier, elle a été sélectionnée pour intégrer la French Tech Health20, un programme d’accompagnement des startups à fort potentiel dans le domaine de la santé.

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