Le gouverneur de la banque d’Angleterre, Andrew Bailey, reproche à certains détaillants de maintenir les prix hauts alors que le contexte ne s’y prête guère.

Le marché britannique serait-il en train de se jouer des consommateurs ? Oui, de l’avis de l’un des principaux experts en finances du pays, en l’occurrence le gouverneur de la banque centrale Andrew Bailey.

Celui-ci a notamment indiqué dans une interview avec la BBC jeudi, que certains détaillants continuaient d’appliquer des coûts anormalement hauts alors que la tendance de baisse – quoique progressive – des prix est une réalité aujourd’hui en Angleterre.

L’inflation se situe en effet à 8% environ, selon de récentes données. Ce taux reste singulièrement haut comparé à plusieurs autres nations européennes ainsi que les États-Unis. Mais c’est beaucoup mieux qu’en octobre 2022 lorsqu’il tournait avait franchi la barre des 11%. Une première en 41 ans.

Préoccupation nationale

Hélas, certains produits, dont ceux relatifs à l’alimentation, notamment, continuent d’être vendus au prix fort sur le marché. La question représente une préoccupation nationale dans un Royaume-Uni où les populations souffrent toujours des conséquences de la crise du Covid-19. Sans compter les ravages de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine.

De nombreux groupes dont Tesco, Sainsbury’s, Asda et Morrisons entre autres, ont ainsi été interrogés sur le sujet au parlement récemment. D’où la cascade de baisse des coûts enclenchée sur le marché depuis quelques jours. Le dernier exemple en date ayant étant observé chez Ocado Retail fin juin, avec une centaine de produits de première consommation concernée.

Objectif : 2%

« Les gens doivent faire des choix très difficiles concernant ce qu’ils achètent, ce dont ils ont besoin pour leur vie », a indiqué à la BBC, un Andrew Bailey presque impuissant face à la difficulté de la conjoncture économique. Une situation pour laquelle il a été critiqué par le passé.

Le gouverneur reste d’ailleurs évasif quant à l’échéance de stabilisation de l’inflation. Même si le seuil de 2% reste l’objectif affirmé. « Nous examinons cela régulièrement. Nous devrions voir cela se produire, jusqu’à l’année prochaine », a-t-il répondu, indiquant ne pas être en non plus mesure de fixer de date précise de la baisse des taux d’intérêt.

Il n’est pas sûr que de tels propos soient rassurants pour les ménages. D’autant que le taux d’intérêt a d’ores et déjà été relevé à 5%. Soit un niveau plus important que prévu par de nombreux analystes.

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