Nosopharm, une pharma en R&D antibactérienne, prépare la commercialisation d’un vaccin 100% efficace contre les infections nosocomiales mortelles. Elle doit d’abord mener des essais cliniques chez l’Homme, après la publication de résultats positifs de tests de toxicologie BPL.

Selon une étude réalisée par le Global Burden of Disease, les maladies infectieuses ont causé 7,7 millions de décès dans le monde en 2019. Soit 13,6% du total de décès enregistrés cette année-là. Seules les cardiopathies ischémiques ont fait plus de victimes.

Des maladies qui résistent aux antibiotiques

Ces chiffres témoignent de l’ampleur du défi de santé publique que représentent les infections bactériennes. Ces maladies sont d’autant mortelles et dangereuses qu’elles résistent de plus en plus aux antibiotiques. Cette antibiorésistance, directement à l’origine de 1,27 millions de morts en 2019, est considérée par l’OMS comme l’une des dix principales menaces pour la santé publique mondiale.

Depuis plusieurs années, les scientifiques cherchent de nouvelles solutions pour lutter contre ce fléau. Et cela sans succès. La meilleure voie actuellement reste la prévention et le contrôle de la situation sanitaire. Mais Nosopharm, une entreprise française de biotechnologie spécialisée dans le développement de médicaments anti-infectieux, pourrait bientôt proposer le premier vaccin contre la résistance aux antibiotiques.

Exploitation de bactéries à fort potentiel thérapeutique

En effet, cette pharma en R&D antimicrobienne fondée en 2009 à Nîmes, a conçu un candidat antibiotique first-in-class pour le traitement de l’antibiorésistance, à l’origine des infections nosocomiales multirésistantes. Baptisé Noso-502, ce remède appartient à la nouvelle classe d’antibiotiques Odilorhabdines. Cette famille a été découverte par Nosopharm grâce à sa plateforme innovante de découverte de médicaments appelée ExploRhabdus. Et surtout à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux bactéries à fort potentiel antibiotique. Et surtout

Une puissante action contre les entérobactéries résistantes

Noso-502 cible en particulier trois entérobactéries multirésistantes. A savoir Enterobacter spp, Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae, qui figurent parmi les principaux responsables des décès liés aux infections bactériennes. Selon une étude de toxicologie BPL publiée en juin 2022, le vaccin a une action très puissante contre ces agents pathogènes. Il est même actif contre l’ensemble des entérobactéries résistantes aux carbapénèmes.

Les résultats de ces études toxicologiques BPL, combinés à des travaux scientifiques menés en partenariat avec l’Inserm, permettent à Nosopharm de poursuivre le développement de son programme jusqu’à la phase 1 des essais cliniques chez l’Homme. Mais il lui faudra obtenir au préalable le feu des autorités réglementaires. Dans la perspective de cette étape décisive, le groupe nîmois a remanié son conseil de surveillance en juillet 2022.

Un vaccin crucial face à la montée de l’antibiorésistance

Il a nommé Jaques Dumas à la présidence et intégré quatre nouveaux représentants d’investisseurs historiques. La nouvelle équipe doit préparer le prochain tour de table, puis signer des partenariats publics et privés afin de lancer les tests chez les Humains. S’il parvenait à commercialiser son vaccin, Nosopharm résoudrait un problème de santé publique qui dure depuis plusieurs décennies. Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, espère une production rapide de Noso-502 « dans le contexte de la montée de l’antibiorésistance ».

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