La France a produit près de 480 000 voitures particulières au premier semestre 2022, soit une hausse de 6,67 % sur un an. C’est le seul pays d’Europe où la production automobile a progresé sur cette période. L’Allemagne et l’Espagne, les deux principaux constructeurs du continent, ont enregistré des volumes en retrait de -3,7 % et -21,3%.
D’après des données de la société d’analyse Inovev, la France est le seul pays sur les 29 de l’Union européenne à avoir augmenté sa production automobile sur un an. En effet, l’Hexagone a sorti de ses usines de fabrication 479 595 voitures de particuliers au premier semestre 2022, contre 449 608 à la même période en 2021. Ce qui représente une hausse de 6,67 %. A l’inverse, l’Allemagne et l’Espagne, les deux plus gros producteurs d’Europe, ont vu leurs volumes décliner. Ils ont produit respectivement 1,7 million et 857 000 d’exemplaires. Ce qui correspond à des baisses de – 3,7 % et – 21,3 %.
La dégringolade dans les pays de l’est
Mais le recul de la production dans les Etats d’Europe occidentale est sans commune mesure avec l’effondrement des volumes en Europe de l’est. En effet, au premier semestre 2022, la fabrication de voitures particulières a chuté de -72,9% en Serbie pour atteindre 4 874 unités. En Slovénie, elle s’est affaisée à 46 850 unités (-42,5%), en Pologne à 97 000 unités (-38,2%) et en République tchèque à 472 197 unités (-21,1%). Inovev explique cette dégringolade générale par la mise en place d’une stratégie de valeur par les gros constructeurs européens. Ces derniers se désintéressent de plus en plus des véhicules de segment A, que leur fournissent les pays de l’Est.
Merci à certaines usines nationales
A l’opposé, la hausse sur un an de la production française de voitures particulières provient du lancement de la nouvelle Peugeot 308, fabriquée à l’usine de Mulhouse (Haut-Rhin). Le constructeur français a doublé son volume pour atteindre 65 051 unités. Quant à ses ventes, elles ont progressé en Europe de +34,5 % de janvier à juin. La France a aussi profité du succès de la dernière Mégane 100 % électrique produite à l’usine Renault de Douai à 14 548 exemplaires (+13%). Même dynamique sur le site Stellantis de Poissy (Yvelines) avec 62 192 unités pour l’Opel Mokka (+22%). Par ailleurs, l’Hexagone a bénéficié des rapprochements stratégiques comme avec Mercedes sur la Classe T/Citan assemblée à Maubeuge.
Un déclin de la production depuis plusieurs années
En dépit de ces succès, la France doit surtout l’augmentation de sa production à Toyota. L’usine du constructeur japonais à Onnaing (Nord) a produit 144 293 Yaris Cross (+13%). Soit 30 % de toute la production automobile française. Le triomphe tricolore doit donc être relativisé puisqu’il s’appuie sur un groupe étranger… Il faut noter que les groupes nationaux ont massivement délocalisé leur production ces dernières années. Peugeot et Renault, par exemple, produisent désormais leurs 208 et Clio en Slovaquie, en Slovénie et en Turquie. Cette désindustrialisation fait logiquement chuter la production annuelle au fil du temps. En 2022, on s’attend à environ 950 000 voitures particulières fabriquées sur le territoire national. Contre 1,75 million en 2017 et 3,11 millions en 2005…