La deuxième puissance économique mondiale souhaite maintenir ses concurrents dans la dépendance en matière de terres rares, avec la création de la China Rare Earth Group. Un super géant né du resserrement de trois de ses principales figures du secteur.
Levons toute équivoque d’emblée. Ce ne sont pas des terres rares en tant que telles. Elles plutôt abondantes. Mais la rareté tient davantage à leurs vertus uniques au monde. Elles servent ainsi dans la fabrication des aimants, dispositifs indispensables à tous les moteurs électriques. Les terres rares regroupant 17 différents minerais au total interviennent également dans des circuits pour véhicules électriques et autres smartphones.
Hélas, ce n’est pas commun d’en trouver de grandes concentrations, une quantité suffisamment exploitable au plan industriel. Et le cas échéant, cette exploitation requiert un coût environnemental que peu de pays sont aujourd’hui en mesure de consentir à l’heure de la décarbonation tous azimuts. Ce fut longtemps le cas en Europe et aux États-Unis où les principales mines avaient dû fermer. Jusqu’à une prise de conscience mondiale récente de l’importance stratégique de ces terres rares.
La Chine loin devant
Entre-temps, la Chine a pris de l’avance en devenant le principal fournisseur de terres rares au monde. 60% de ces minerais sortent ainsi de son sol avec une purification opérée à 90% sur son territoire. Mais cette puissance chinoise porte en elle quelques germes, dont un éclatement préjudiciable au positionnement sur les prix. Ce à quoi le pays souhaite mettre un terme avec son nouveau fleuron baptisé China Rare Earth Group.
Lancée fin décembre 2021, l’entreprise se présente comme un géant des terres rares au regard des conditions de sa naissance. Elle a en effet été créée suite à la fusion de trois principaux acteurs chinois du secteur. Notamment, China Minmetals Corp, Aluminium Corp of China (Chalco) et Ganzhou Rare Earth Group Co.
Maintenir de l’avance
À travers cette nouvelle société détenue à majorité (31,21%) par la Commission nationale d’administration et de supervision des actifs publics, l’Empire du Milieu entend maintenir son avance dans le secteur de ces minéraux d’importance au moment où le Pentagone sur instruction du président Joe Biden s’active pour augmenter sa production de cobalt et de lithium dans le but de réduire la dépendance américaine à la Chine.
La China Rare Earth Group devrait également permettre à l’État communiste d’influer davantage sur le marché dans un contexte de montée des prix consécutive à la crise du Covid.