L’organe de régulation d’Internet regrette les entraves encore trop importantes à l’appropriation du web par une catégorie de personnes hors de la culture dominante.

Internet est censé obéir à la notion d’interconnexion, mais tel n’est pas toujours le cas. En réalité, des milliards de personnes sont encore en marge de cette révolution, cet univers aux opportunités insoupçonnées. Et il ne s’agit pas seulement de la moitié de l’humanité pour laquelle la toile reste encore hors d’accès pour des raisons logistiques, d’analphabétisme et autres.

Nombre de personnes parfaitement alphabètes sont aujourd’hui soit incapables d’accéder au net, soit entravées dans leur tentative d’entrer dans ce village planétaire. Simplement parce qu’elles sont issues du « mauvais endroit » du globe et donc, ne parlent pas la « bonne langue ».

Chinois, arabe et autres en marge

Il est ainsi quasiment impossible pour les Chinois, un condensé de plus d’un milliard d’âmes, soit au-delà de 18% de la population mondiale, de s’inscrire sur WeChat, plateforme de messagerie extrêmement populaire, avec une adresse mail composée de caractères chinois. À l’image de près de 90% des sites les plus visités au monde. Le pinyin – romanisation du mandarin – est bien sûr une alternative, mais le procédé n’est pas simple. Surtout pour la mémoire qui n’est pas infaillible. De fait, les internautes de l’Empire du Milieu sont très fréquemment obligés de remplacer le mandarin par des chiffres sur internet. À l’image du site de rencontre « 5201314.com ».

Il en est de même pour la Russie où le latin domine la partie précédent le symbole arobase des adresses mail, malgré la disponibilité dans 40% des cas des noms de domaine en cyrillique pour les sociétés étatiques, à en croire les chiffres de la structure russe chargée de la question.

Occidentalisation à outrance

Les pays arabes où les internautes sont pour la plupart réticents à user de leur langue sur le web, comptent également parmi les victimes de cette ostracisation des peuples sur la toile. La cause ? Une occidentalisation à outrance du web qui favorise cette primauté de certaines langues sur les autres. Le latin est ainsi plébiscité partout sur Internet au détriment des autres signes de communication. Bien que le net soit censé s’ouvrir à plus de 150 langues dans le monde, selon l’Icann.

C’est pourquoi cet organe de régulation veut faire prochainement en sorte que des langues comme le chinois ou l’arabe soient plus faciles d’usage sur Internet. Un chantier de longue haleine.

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