L’artiste américain coupable de trafics sexuels voit sa chaîne musicale supprimée par la plateforme d’hébergeur vidéo de Google. D’autres géants du streaming pourraient suivre très prochainement.
Clap de fin pour RKellyTV et RkellyVevo sur YouTube. Le leader de l’hébergement vidéo a annoncé mercredi 6 octobre avoir supprimé de sa plateforme ces deux chaînes musicales appartenant à R. Kelly en raison de sa situation judiciaire. L’artiste R&B de 54 ans a en effet été reconnu coupable fin septembre à l’unanimité du jury d’un tribunal de Brooklyn de trafics sexuels dont certains impliquant des mineur(e)s.
La filiale de Google laisse toutefois ouvert le catalogue musical de la star du tube planétaire « I believe i can fly » sur YouTube Music, son service de streaming audio. Le géant californien ne bannira pas non plus la promotion des contenus de l’artiste par des internautes lambda.
Exercice délicat
Cette décision de YouTube met en exergue le délicat exercice d’arbitrage des plateformes web vis-à-vis des créateurs de contenus reconnus coupables d’actes répréhensibles. Il s’agit le plus souvent pour ces firmes numériques d’intervenir en faveur de la clameur populaire. Car bien que se présentant comme neutres, ces géants du web disposent d’une influence certaine sur l’opinion publique à travers la diffusion des contenus hébergés sur leur plateforme.
À preuve, pendant plusieurs décennies la musique de R. Kelly continuait d’électriser les foules à travers le monde alors que les accusations d’inconduite sexuelle contre sa personne s’amplifiaient. Le New York Time (NYT) indique à cet effet que la star a bénéficié à travers ses œuvres de 780 millions de flux audio rien qu’aux États-Unis sur les plateformes de streaming musical depuis janvier 2019 et la sortie du documentaire à charge contre sa personne, « Surviving R. Kelly ».
Autant de situations qui a conféré à l’artiste aux nombreux succès, un certain totem d’immunité contre des crimes pourtant de grande ampleur, comme l’ont révélé les six semaines de procès précédents sa culpabilité.
Spotify, Apple Music…
Tous les regards sont donc désormais tournés vers les homologues de YouTube notamment Spotify qui génère encore en moyenne 5,2 millions d’écoute mensuelle à l’artiste en détention provisoire le temps de connaître sa sentence lors d’une audience fixée en mai 2022, à en croire le NYT. La plateforme suédoise de streaming musical dont la gestion des accusations de haine envers le même R. Kelly avait déjà suscité la polémique en 2018, va-t-il vraiment lâcher ce dernier cette fois-ci ?