Le géant américain des télécommunications se sépare d’AOL et de Yahoo, les deux principales têtes de gondole de sa branche média, cinq ans à peine après les avoir acquises. La transaction témoigne d’un investissement qui n’aura pas tenu ses promesses.
Le mariage aura tourné court et ce n’est pas loin d’un fiasco. Verizon a décidé lundi 3 mai de se séparer d’AOL et de Yahoo au profit de Apollo Global Management. Le fonds d’investissement américain hérite de ces deux groupes autrefois considérés comme accélérateurs de croissance du géant des télécommunications, contre la modique somme de 5 milliards de dollars. Dans le détail, Verizon va empocher 4,25 milliards de dollars en fonds propre plus 750 millions de dollars en titres préférentiels. L’opération qui doit s’achever dans trois mois, verra Guru Gowrappan, patron de la firme basée à New Jersey, demeurer à la tête de Yahoo, la nouvelle entité à naître de cette acquisition de Apollo Global Management.
Verizon a vanté dans son communiqué d’annonce, une opération pleine de promesses pour AOL et Yahoo. Il n’en demeure pas moins vrai que la cessation de ses deux coqueluches d’autrefois quelques années seulement après les avoir rachetées, est un mauvais pari. Et pas seulement à cause du coût de l’opération deux fois moins que la valeur d’achat.
De belles promesses
Racheté en 2015 contre 4,4 milliards de dollars en plein boom de son titre à la Bourse, AOL devait servir de rampe de lancement de la stratégie de développement de Verizon au plan média. Et pour cause, le moteur de recherche disposait de nombreux atouts non-négligeables dont : les plateformes de production vidéo en ligne mais surtout les médias The Huffington Post et TechCrunch. Verizon pariait notamment sur un marché publicitaire de 600 milliards de dollars à terme. C’est cette même logique d’expansion qui avait motivé le rachat un an plus tard, de Yahoo contre un chèque de 4,8 milliards de dollars. Avec ses deux joyaux du net, le spécialiste des télécoms pensait pouvoir évincer des géants comme Google et Facebook du marché publicitaire.
Mais force est de constater que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Des revenus de moins en moins conséquents ont conduit à des pertes colossales, atteignant les 4,9 milliards de dollars rien qu’en 2018. À tel point que Verizon avait dû se résoudre à réduire son personnel afin de mieux se focaliser sur la 5G en cours de déploiement aux États-Unis notamment.