Depuis quelques années, les grandes puissances ont entamé leur transition énergétique. Elles misent en général sur les énergies solaires et éoliennes pour décarbonner leur industrie et leur consommation. Mais, de plus en plus, l’hydrogène pousse pour se faire de la place.

La transition énergétique s’impose dorénavant comme une priorité pour parvenir à la transition écologique tant souhaitée par les Etats les puissants du monde. L’atteinte de cet objectif passe par l’appropriation des énergies renouvelables. Parmi celles-ci, le solaire et l’éolien qui accaparent toute l’attention des politiques. Mais d’autres ressources font leur percée grâce à l’intérêt qu’elle représente en matière de stockage d’énergies notamment. Il s’agit, entre autres, de l’hydrogène naturel, qui s’impose de plus en plus comme le candidat idéal pour la transition énergétique.

La France s’inspire de l’Allemagne

Critiqué pour son manque d’ambition pour cette ressource vertueuse, le gouvernement français a enfin décidé de lui donner sa chance. Dans son plan de relance présenté le jeudi 3 septembre, il consacre à l’hydrogène vert 2 milliards d’euros sur les 30 milliards dédiés à la transition énergétique, elle-même volet principal du plan de relance économique à 100 milliards d’euros. Mieux, l’exécutif prévoit lui consacrer 7 milliards d’euros d’ici 2030 afin de faire de la France un « pays de pointe » en la matière. Une ambition partagée par l’Allemagne qui souhaite devenir numéro Un de l’hydrogène. La première puissance économique de l’Europe a annoncé en juin dernier un investissement de sept milliards d’euros. Cette somme va bénéficier en premier lieu au secteur de l’automobile, au stockage de l’énergie et au transport.

Etats Unis et Chine bientôt (encore) en concurrence ?

Les deux géants économiques du monde ont aussi compris l’intérêt de l’hydrogène pour un monde plus propre. Ainsi, les Etats Unis ont dévoilé en début d’année une feuille de route de l’hydrogène, intitulée « Roadmap to US hydrogen economy » (reducing emissions and driving growth across the nation). Ce document suggère des pistes pour déployer l’hydrogène dans plusieurs secteurs, dont l’industrie et la mobilité lourde. De son côté, la Chine a engagé récemment une vaste réorientation industrielle afin de verdir sa flotte de véhicules. Comme elle fait toujours les choses en grand, la Chine pays a déjà investi l’équivalent de plus de 10,7 milliards d’euros dans la technologie des piles à combustible. Par ailleurs, elle a construit la plus grosse pompe à hydrogène de la planète à Shanghai (8000 m²).

Hydroma montre la voie de l’hydrogène naturel

Ailleurs en Europe et dans le monde, on retrouve la même ambition, comme en Espagne, en Angleterre, en Australie et au Japon. L’Afrique n’est pas en reste ; elle fait même figure de pionnière grâce au Mali. Dans ce pays, la société Hydroma a décidé d’aller droit au but : exploiter directement l’hydrogène naturel, au lieu de se contenter de l’hydrogène vert (ou gris, ou bleu, ou turquoise…). Renouvelable, abondant, moins cher et plus propre que sa version industrielle, l’hydrogène naturel se présente comme le candidat parfait pour la transition énergétique.

Propriété du milliardaire malien Aliou Diallo, Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité verte pour le village de Bourakébougou (Mali), depuis plus de huit ans. Ce succès à petite échelle, via une unité pilote, a fait récemment place à une production industrielle. Hydroma démontre ainsi, aux yeux du monde (communauté scientifique, industriels et pouvoirs publics), qu’il est possible d’exploiter cette ressource. Sa réussite va certainement pousser l’Europe à se lancer enfin dans l’hydrogène naturel.

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