En Israël, une startup baptisée SavorEat promet de révolutionner le marché des alternatives à la viande. Elle développe actuellement un appareil capable d’imprimer en 3D et de cuire les steaks végétaux simultanément.

Serions-nous bientôt capables de cuisiner des steaks végétaux via une imprimante depuis notre salon ? C’est ce que nous promet SavorEat, une startup israélienne qui s’investit sur le marché des alternatives à la viande. Cette jeune pousse travaille actuellement sur un appareil électroménager capable d’imprimer en 3D et de cuire les steaks végétaux simultanément. Si SavorEat ne détaille pas le fonctionnement de son appareil, l’entreprise lève un coin de voile sur le contenu de son steak végétal. Elle utiliserait une cellulose végétale exclusive, combinée à d’autres ingrédients tels que des graisses et des protéines végétales pour obtenir le produit final. « Nous utilisons la cellulose pour lier une variété de graisses et de protéines, ainsi que d’autres goûts et saveurs », précise Racheli Vizman, CEO et co-fondateur de SavorEat.

« Vous pouvez décider si vous le voulez à point, si vous le voulez saignant, bien cuit »

La technologie de SavorEat se distingue des autres procédés existants par le fait qu’elle permet de fabriquer un morceau de fausse viande et de le cuire entièrement. Dans la plupart des cas actuels, l’impression et la cuisson se font séparément. « Nous imprimons une couche, puis nous cuisons une couche, nous imprimons une couche, nous cuisons une couche. Ainsi, à la fin, vous obtenez quelque chose qui est prêt à être consommé », explique Racheli Vizman.

En outre, ce procédé permet au cuisinier de maîtriser très précisément la cuisson de l’aliment, si l’on en croit le CEO. « Ce qui est bien, c’est que vous pouvez aussi contrôler la façon dont vous le cuisinez. Vous pouvez décider si vous le voulez à point, si vous le voulez saignant, bien cuit. La façon dont vous voulez le faire cuire, vous voulez le faire griller de l’intérieur et le faire sauter de l’extérieur », assure-t-il.

De premiers tests dans des fast food

La technologie de SavorEat a été inventée par Oded Shoseyov, un chercheur en biotechnologies au sein de l’Université hébraïque de Jérusalem, et qui occupe le poste de directeur scientifique. La jeune pousse compte d’autres dirigeants de sociétés spécialisées en fabrication additive, comme Stratasys (impression 3D) et IFF / Frutarom (saveurs).

Avant que l’appareil inonde le marché de l’électroménager et s’installe dans nos cuisines, SavorEat doit d’abord conquérir le secteur des fast food. Pour ce faire, la startup commencera à travailler avec Burgus Burger Bar, l’une des plus grandes chaînes de restauration rapide d’Israël. « Nous allons tester ce produit dans leurs installations d’ici un an avant de le commercialiser à plus grande échelle deux ans après la clôture du tour de table que nous menons actuellement », détaille Racheli Vizman. Next Food, un fonds d’investissement israélien spécialisé dans la foodtech, mènera cette levée de 3,5 millions de dollars.

Les prix sont encore inaccessibles

La viande imprimée en 3D a pris de l’ampleur au cours des deux dernières années, notamment en Israël. Cette viande artificielle séduit pour plusieurs raisons, dont une production beaucoup moins polluante que celle de la viande animale. Le cabinet A.T. Kearney estime qu’en 2040, 35 % de la viande consommée dans le monde proviendra de la viande cultivée, et 25 % des substituts végétaux. Ces derniers restent pour le moment inaccessibles à une large partie de la population mondiale. En effet, les prix sont loin d’être abordables. Par exemple, il faut compter 7 euros pour deux steaks Beyond Meat et 110 euros pour 42 pièces. Et pour l’acquisition de la machine elle-même, c’est une autre paire de manche.

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