La section féminine de football de Chelsea FC est devenue la première à adapter son programme d’entraînement aux cycles menstruels de ses joueuses. Résultat : l’équipe se classe deuxième du championnat anglais avec 39 points, juste derrière Manchester City et ses 40 points. Une performance qui va certainement pousser certains clubs à s’inspirer de la méthode.

« les femmes ont des particularités physiologiques »

Depuis le début de la saison 2019-2020, l’équipe féminine de Chelsea FC truste le haut du classement de la FA Women’s Super League. Après quinze matches disputés, le club londonien comptabilise 12 victoires, 3 matches nuls et aucune défaite. Un total de 39 points qui lui permet de prendre la deuxième place du championnat, à un petit point de Manchester City (40 points). Derrière cette performance se cache une première mondiale : Chelsea a décidé d’adapter son programme d’entraînement aux cycles menstruels de ses joueuses, depuis août dernier.

À l’origine de l’initiative, Emma Hayes (43 ans), la manager de l’équipe féminine estimait que, depuis trop longtemps, les joueuses étaient traitées physiquement de la même manière que leurs homologues masculins. Alors que « les femmes ont des particularités physiologiques, morphologiques, qui font par exemple qu’elles ont des risques de blessures que n’ont pas les garçons. », note Jacqueline Jan, médecin du sport à la clinique de la Sagesse (Rennes).

Les Américaines ont utilisé l’appli FitrWoman

Pour changer cette situation, Chelsea a fait appel à Georgie Bruinvels, une physiologiste du sport, conceptrice de l’application spécialisée FitrWoman. Les joueuses américaines ont utilisé cette application pendant la coupe du monde, remportée par elles le 7 juillet 2019.

FitrWoman permet aux footballeuses de surveiller leur menstruation et d’ajuster leur alimentation en fonction des conseils personnalisés et des suggestions nutritionnelles. Elles peuvent ainsi mieux aborder la préparation physique en fonction du cycle.

Emma Hayes a incité son équipe à utiliser cet outil. Avec l’accord des joueuses, le staff peut ainsi avoir accès aux données récoltées et adapter les programmes d’entraînement de chacune.

Les blessures plus fréquentes pendant les cycles menstruels

Une meilleure prise en compte du cycle menstruel pourrait aussi permettre de prévenir les blessures ou d’en réduire le nombre et la fréquence. « Le cycle menstruel est un processus inflammatoire, et une inflammation excessive peut entraîner une blessure », plus ou moins grave, explique la Dr Bruinvels. Pendant les premiers jours suivant les règles, par exemple, le corps d’une sportive est particulièrement exposé aux redoutées « ruptures des ligaments croisés du genou ».

Pour le Dr Georgie Bruinvels, Il est donc « primordial d’engager une conversation sur le cycle menstruel […] qui permettra à toutes les femmes de travailler avec leur corps et non contre lui ».

Tous les clubs pourraient suivre l’exemple de Chelsea

Plutôt satisfaite des premiers résultats de sa méthode, Emma Hayes considère ses Blues comme des pionnières d’une nouvelle approche du football féminin. « D’autres vont commencer à les imiter. […] Ces joueuses vont devenir la première génération à être bien éduquées sur leur cycle menstruel, et elles diffuseront ces connaissances autant qu’elles le pourront. Nous espérons que cela deviendra une culture dans tous les clubs de football du monde, afin que chacune puisse mieux gérer ses cycles menstruels. », a souhaité la manager.

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