D’après l’étude publiée aujourd’hui par l’UFC-Que Choisir, la quasi intégralité des poissons en vente dans la grande distribution ne sont pas pêchés dans des conditions respectant les océans. Le constat est encore plus sévère pour le cabillaud, la sole et le bar. Ce sont trois espèces menacées par la surpêche.
L’enquête de l’association a été faite auprès de 1134 poissonneries de grandes surfaces en janvier et février 2018. 86% des poissons proposés à la vente sont prélevés soit parmi des espèces surexploitées soit avec des méthodes préjudiciables pour les habitats des ressources. L’UFC souligne que « 88% des stocks de poissons européens sont actuellement surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée, induisant dès lors un risque d’effondrement des stocks pour des espèces particulièrement menacées telles que le bar ».
L’association avait deux objectifs en menant l’enquête : vérifier le respect de la réglementation sur les mentions obligatoires (méthodes de pêche et zones de pêche) et surveiller le respect des stocks halieutiques menacés. « Le résultat est malheureusement tristement sans appel : la grande distribution n’a aucune politique d’approvisionnement durable pour les trois espèces étudiées », confirme l’organisme. A cela, il faut ajouter que selon une étude de l’institut FranceAgrimer de septembre 2018, 75% des achats de poissons et fruits de mer frais par les consommateurs en France sont faits en grande surface.
L’UFC insiste sur le fait que pour 66% des produis mis à la vente, les mentions obligatoires sont « absentes, fantaisistes ou trop vagues ». « Avec plus de trois poissons sur quatre mal étiquetés, Intermarché décroche la palme, talonné par Système U et Leclerc qui totalisent respectivement 76% et 67% d’étiquetages non conformes », regrette l’UFC-Que Choisir.