Fort d’un tarif agressif et d’une technologie de pointe, la grande berline co‑développée avec le constructeur JAC a, en quelques mois, pris l’ascendant sur le marché national, damant le pion aux champions européens pourtant longtemps hégémoniques dans l’Empire du Milieu.
Six mois après son lancement, la Huawei Maextro S800 réalise l’impensable en devenant la voiture la plus vendue en Chine dans la catégorie des berlines au-dessus de 100 000 dollars américains.
Selon le site spécialisé 234 Drive, ce modèle affiché à partir de 700 000 yuans (environ 100 000 dollars) a été écoulé à 2 145 exemplaires pour le seul mois de novembre, soit davantage que les ventes cumulées de ses deux principales rivales : la Porsche Panamera (1 200 unités) et la BMW Série 7 (928 unités).
Plus impressionnant encore, cette voiture électrique se positionne désormais comme une alternative crédible aux icônes du luxe automobile que sont Rolls-Royce, Bentley et Mercedes-Maybach. « Personne ne s’attendait à ce qu’elle démarre aussi fort », confie Linda Lew, correspondante transport de Bloomberg pour l’Asie.
À la différence de la Porsche Panamera, résolument orientée vers la sportivité, ce premier opus d’une nouvelle enseigne née du partenariat entre Huawei et le constructeur JAC Group s’inscrit plutôt dans l’esprit Mercedes‑Maybach.
Un positionnement stratégique
Le modèle vise clairement les cadres dirigeants et hommes d’affaires chinois, un public en quête d’innovations technologiques sans renoncer aux codes du luxe classique. Le nom même de la voiture, Maextro – un jeu de mots autour de « Maestro » avec un X –, symbolise cette volonté de marier modernité et élégance d’inspiration italienne.
La berline intègre les dispositifs d’aide à la conduite les plus avancés conçus par Huawei. Le stationnement automatisé, l’ouverture autonome des portières ou encore les vitres à opacification variable activables d’un simple geste de la main composent une expérience quasi futuriste qui séduit une clientèle avide de nouveautés.
Les commandes en cristal et les poignées minutieusement dessinées évoquent, pour leur part, les finitions haut de gamme que l’on associe à Rolls‑Royce. Ce cocktail de design, de confort ostentatoire, mais connecté, et de haut niveau d’assistance électronique permet à ce modèle de se hisser dans la même phrase que des voitures bien plus onéreuses signées par les grands noms européens du luxe.
Le prix, un atout décisif ?
D’après 234 Drive, la force de frappe de la Maextro S800 repose aussi sur sa politique tarifaire, pensée comme un levier offensif dans un segment où les prix se comptent souvent en millions de yuans.
En comparaison, la Porsche Panamera débute aux alentours de 1,1 million de yuans, la BMW Série 7 franchit fréquemment la barre des 150 000 dollars, et les Mercedes‑Benz Classe S ou Maybach se positionnent largement au‑dessus du million de yuans.
La percée de Huawei dans ce segment ultra-premium démontre que les marques chinoises ont atteint un niveau de maturité suffisant pour rivaliser avec les acteurs historiques, même sur leurs terrains de prédilection.
Elle témoigne également d’une évolution des mentalités chez les consommateurs chinois aisés, désormais prêts à privilégier des marques nationales si celles-ci offrent la qualité et l’innovation attendues.
