Le constructeur automobile électrique voit sa situation menacée par les brouilles de son PDG avec l’administration Trump. Au grand dam des investisseurs anxieux quant à l’état de leur portefeuille.
Tesla, l’entreprise de véhicules électriques, traverse une période difficile après avoir enregistré une deuxième baisse consécutive de ses livraisons trimestrielles, selon les résultats publiés le 2 juillet. L’action a chuté de 35% depuis son pic de décembre.
Parallèlement, les ventes s’effondrent à travers l’Europe. Mais les observateurs sont catégoriques : ce n’est que le début des ennuis pour cette marque autrefois fer de lance de l’industrie automobile électrique.
En cause : les démêlés de son PDG Elon Musk avec le président américain Donald Trump. Selon un ancien dirigeant de l’entreprise cité par le Financial Times (FT), le milliardaire vient seulement de « se réveiller » face à l’ampleur de la crise qu’il a lui-même provoquée par ses aventures politiques.
Après avoir contribué au retour du dirigeant républicain à la Maison Blanche en janvier en finançant sa campagne à hauteur de 250 millions de dollars – un record dans l’histoire du financement politique aux États-Unis –, Musk s’est depuis brouillé avec lui.
Une guerre des mots
Le point d’orgue de ce conflit ? La loi budgétaire baptisée « Big Beautiful Bill » par Donald Trump, promulguée la semaine dernière après son adoption par la Chambre des représentants.
À la grande déception d’Elon Musk qui dénonce une mesure qui va creuser le déficit américain, alors qu’il pensait contribuer à le réduire à travers son passage à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE, en anglais) sur décision présidentielle.
Depuis, c’est la guerre des mots entre les deux anciens alliés : l’homme le plus puissant du monde (Trump) et l’homme le plus riche du monde (Musk). Une guerre qui a pris une nouvelle tournure lorsque, en réaction à l’adoption du « Big Beautiful Bill », le patron de Tesla a décidé de créer un parti politique offrant une troisième voie entre Républicains et Démocrates.
Une décision que le président américain juge ridicule. Selon lui, son désaccord avec l’homme d’affaires provient de la suppression des crédits d’impôt pour l’achat de véhicules électriques par la nouvelle loi budgétaire.
La facture salée des jeux politiques
La loi va en effet porter un coup fatal à l’écosystème électrique américain en supprimant les amendes pour les constructeurs qui dépassent les objectifs d’efficacité énergétique, et en éliminant les incitations pour l’éolien et le solaire.
« Elon s’est finalement réveillé à cela, mais on peut dire qu’il arrive un jour en retard et un dollar en moins« , ironise l’ex-dirigeant de Tesla cité précédemment. Au-delà des aspects financiers, Tesla fait face à une crise de réputation sans précédent.
L’avenir même de Musk à la tête de l’entreprise est également en jeu alors que Trump l’a ouvertement menacé de mesures de représailles. Le mythe Elon Musk serait-il en train de s’effondrer ?