Le petit boîtier vert développé par Enedis suscite toujours l’opposition d’une frange de la population française, laquelle est même prête à payer un supplément sur sa facture d’électricité pour maintenir le statu quo.
Une décennie après le début de son déploiement, le Linky est assurément un succès pour Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité en France, en raison de son adoption massive.
Vanté comme un élément clé de la modernisation du système électrique national, avec de nombreux avantages (précision de la facturation, suivi de la consommation…), le compteur électrique fait aujourd’hui le bonheur de 95% des foyers, selon RMC Conso.
Mais ce chiffre ne doit pas occulter une réalité tenace : celle des deux millions de Français qui font toujours de la résistance à ce dispositif électrique intelligent. D’autant qu’une zone grise subsiste quant à l’obligation ou non d’accepter son installation.
En effet, si les usagers ne peuvent légalement pas s’opposer à celle-ci d’après une récente décision de la Cour de cassation, la justice a par le passé ordonné le retrait du compteur du domicile d’un particulier qui en a fait la demande.
Une opposition farouche
Les raisons invoquées sont multiples et variées, allant des craintes liées aux ondes électromagnétiques aux questions de protection des données personnelles, sans oublier une certaine méfiance envers un appareil perçu comme intrusif.
« Les données enregistrées permettent de savoir si vous êtes chez vous… Cet appareil est une atteinte aux libertés et peut servir des projets totalitaires. Nous qui le refusons, on est protégé de ça« , défend Stéphane Lhomme, décrit par RMC Conso comme un des meneurs du mouvement anti-Linky en France, alors que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) veille au grain sur ce sujet.
Pour ces frondeurs en effet, peu importe que chacun de leurs arguments soit battu en brèche ou qu’ils ne correspondent pas à la réalité. L’opposition est franche et farouche, même si cela doit leur valoir quelques euros supplémentaires à payer.
…malgré les pénalités financières
Comme relevé par RMC Conso, à partir du 1er août 2025, les foyers non équipés du compteur Linky devront payer des frais supplémentaires pour compenser les coûts engendrés par la gestion des anciens compteurs, notamment les interventions manuelles des techniciens et le maintien des systèmes informatiques.
Cela correspond à 6,48 € tous les deux mois, soit environ 38,88 € par an. Il faut y ajouter un supplément de 4,14 € tous les deux mois pour la non-communication de l’index de consommation et le refus d’accès à son compteur. De quoi porter le surcoût potentiel à 63 euros par an. Suffisant pour dissuader les réfractaires ?
« C’est toujours moins que les hausses de factures constatées après l’installation », tranche Stéphane Lhomme auprès de RMC Conso, en référence à des cas de surfacturation attribués par Enedis à la défectuosité des anciens compteurs ou à une mauvaise installation.