La justice française requiert 18 mois de prison, dont six ferme sous bracelet électronique pour la femme de 42 ans accusée d’avoir orchestré la faillite d’une société de courtage en assurance il y a une dizaine d’années.
Magali Berdah, figure incontournable du monde de l’influence sur les réseaux sociaux fera-t-elle de la prison ?
Rendez-vous le 25 novembre prochain pour le savoir alors que le parquet a requis à son encontre, ce lundi 30 septembre, au terme d’un procès fleuve (près de 10h d’audience), une peine d’emprisonnement de 18 mois, dont six ferme sous bracelet électrique.
L’affaire qui vaut à l’accusée des tourments aujourd’hui, remonte à une dizaine d’années environ et implique la société de courtage alors baptisée BA&CO.
Créée en 2013 par une amie d’enfance de Berdah puis reprise par sa mère, l’entreprise périclite très vite deux ans plus tard avec un passif estimé à 2,5 millions d’euros. Une somme que la mise en cause est soupçonnée d’avoir distraite.
Des dépenses injustifiées
Celle-ci se présente aujourd’hui comme une simple employée, mais l’accusation ne l’entend pas de cette oreille, la qualifiant notamment de « géante de fait ».
« Elle apparaît comme le personnage central de cette société. Elle s’en défend, mais tous les faisceaux d’indices convergent« , a insisté la procureure Sylvie Maillard, citée par BFMTV.
Les chiffres évoqués à l’audience ont de quoi donner le vertige : plus de 80 000 euros prélevés en liquide sans justification, 600 000 euros transitant de manière étrange sur le compte personnel d’une secrétaire, notamment pour rémunérer les salariés.
Par ailleurs, 27 000 euros auraient été dépensés dans le luxe, dont des hôtels à Monaco, des vêtements ou encore des chocolats.
Des extravagances que personne n’a su expliquer à la barre, même si Magali Berdah décrite comme « combative » par BFMTV, se défend de tout acte répréhensible, mettant en avant le fait d’avoir géré une vingtaine de sociétés « proprement » au cours de sa vie.
La chute d’une icône
« Du jour au lendemain, on s’est réveillé en disant que c’était Magali Berdah qui avait tout fait« , a-t-elle rétorqué, alors que la défense a plaidé la relaxe pure et simple, dénonçant la désignation de l’accusée comme bouc-émissaire.
« S’il n’y a pas Magali Berdah, il n’y a pas de poursuites et il n’y a pas de procès« , a indiqué l’avocat Franck De Vita, toujours rapporté par BFMTV.
Ce procès intervient au sommet de la déchéance médiatique et judiciaire de Magali Berdah. Celle qui était jadis adulée et enviée pour son statut d’influenceuse redoutable est aujourd’hui au cœur de nombreuses polémiques.
Son agence Shauna Events, pilier de son empire, est en pleine tourmente depuis que le rappeur français Booba a commencé à l’accusé de pratiques commerciales trompeuses en 2022.
De quoi entacher durablement la réputation de Berdah, malgré le classement sans suite de l’enquête ouverte contre elle.