De Beers, géant mondial des diamants, a annoncé cette semaine un investissement d’un milliard de dollars dans sa mine de Jwaneng au Botswana. Ce financement vise à prolonger la durée de vie du site de 20 ans supplémentaires et à maintenir la production annuelle à un rythme élevé.
A l’issue d’un conseil d’administration tenu cette semaine avec Debswana, une entreprise de diamants codétenue avec le gouvernement du Botswana, le groupe De Beers a annoncé un investissement d’un milliard de dollars dans sa mine de Jwaneng. La filiale d’Anglo American honore ainsi une promesse tenue en 2018 visant à prolonger la durée de vie du site de 11 ans à partir de 2024.
De Beers prolonge l’exploitation de 20 ans supplémentaires
Mais De Beers a relevé son objectif. En effet, il s’agit désormais de prolonger l’exploitation de 20 ans supplémentaires. Et cela passera par la transformation de cette gigantesque mine de Jwaneng, jusqu’alors à ciel ouvert, en site souterrain. Ce chantier pharaonique va permettre de maintenir la production annuelle à un rythme élevé de 9 millions de carats par an.
La coentreprise Debswana pèse lourd dans le PIB du Botswana
Si les revenus de De Beers augmenteront logiquement, le Botswana aussi pourra dynamiser son économie. Celle-ci dépend fortement des ressources minières, en particulier du diamant. Ce minerai pèse à lui seul 30% du PIB. Debswana génère 70% de la production nationale, en grande partie via sa mine de Jwaneng. Les recettes de cette société jouent un grand rôle dans le développement du pays à travers les taxes substantielles payées à l’Etat et le financement de projets communautaires.
Un nouvel accord décennal conclu entre De Beers et le Botswana
Grâce au partenariat équitable entre De Beers et le gouvernement, le Botswanais es devenu un contre-exemple de la malédiction des ressources naturelles qui frappe les pays africains. Les deux parties ont conclu en juin 2023 un nouvel accord décennal d’exploitation des diamants locaux. Ce contrat fixe une part égale, mais progressive, entre le groupe minier et Gaborone sur la période 2023-2033.
De Beers veut investir dans les projets de haute qualité
Al Cook, PDG de De Beers, se félicite du nouvel investissement d’un milliard de dollars, crucial pour l’avenir du Botswana. Il précise que ce financement est conforme à la stratégie de son entreprise, « qui consiste à investir en priorité dans les projets de la plus haute qualité ». Le dirigeant juge l’effort financier d’autant opportun que l’offre mondiale de diamants naturels est en baisse. En cause, la décision de l’Inde, qui taille et polit 90 % des diamants bruts du monde, de stopper l’achat afin d’écouler les stocks accumulés.
Sa mine Venetia a déjà bénéficié d’un investissement similaire
Jwaneng n’est pas la première mine à bénéficier d’un investissement pour des travaux d’extension souterrain. Ces dernières années, De Beers a injecté 2,3 milliards de dollars dans le site de Venetia dans le Limpopo (en Afrique du Sud) pour passer d’une exploitation à ciel ouvert à une exploitation souterraine. Cela a permis de prolonger la durée de vie de la mine de 24 ans, jusqu’en 2047. Venetia produira annuellement 4 millions de carats de diamants. De Beers est également présent en Namibie et au Canada. En outre, il vient de se lancer en Ouganda avec le projet Luele.