Cinq plateformes de pornographie sont actuellement dans collimateur du gendarme de l’audiovisuel français à cause de l’accès à leurs contenus à des mineurs. Une atteinte à la loi dont l’efficace réparation implique une marge de manœuvre dont les sites indélicats ne disposent pas.
Depuis le 13 décembre, les responsables des sites internet pornographiques Tukif, Xhamster, Xvideo, Xnxx et Pornhub, accessibles en France, doivent certainement se gratter la tête. Sommés par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de rendre effective sous quinzaine, la vérification d’identité sur leurs plateformes en y interdisant notamment l’accès aux mineurs, ils se retrouvent sans solution.
Et pour cause, une telle mesure n’a jamais particulièrement brillé par son efficacité, en plus de porter en elle quelques dangers. Et pourtant, il existe depuis plusieurs années, de nombreux procédés permettant – en théorie – de restreindre l’accès à un site à une catégorie de personnes.
L’éventail des recours et leurs faiblesses
Les plateformes utilisent à ce jour plusieurs méthodes déjà, dont : la vérification de la pièce d’identité de l’internaute à travers le scanning, l’option de la vérification par selfie en mettant l’intelligence artificielle à contribution, la vérification par carte bancaire étant donné l’âge de la majorité requis pour disposer d’un compte en banque.
L’éventail des mesures disponibles est divers et varié. Mais aucune ne révèle pour l’heure une totale fiabilité. Elles exposent toutes, les données de l’utilisateur à des dérives dont l’étendue peut se révéler insoupçonnable. Les données personnelles étant l’or du web, les firmes de la tech n’hésitent pas à s’en emparer, au mépris des législations en la matière. Un scandale de données privées est donc très vite arrivé. Une éventualité contre laquelle la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) veille scrupuleusement.
Il n’est pas étonnant de voir le gouvernement français interpeller les sites indélicats maintenant. C’est révélateur d’une guerre dont la victoire reste pour l’heure hypothétique malgré les nombreuses armes en jeu. Aussi longtemps qu’internet existera, il y aura toujours une astuce ou une autre permettant de contourner les pares-feux dédiés aux mineurs, comme l’a récemment laissé entendre un responsable de Tukif dans les colonnes de Next INpact.
Sanctions inévitables ?
Reste que malgré l’impasse, l’État à travers le CSA, refuse que l’accès aux plateformes X soit seulement conditionné par une simple déclaration de majorité. Les cinq sites épinglés ont jusqu’au 28 décembre pour trouver la solution idoine, au risque de tomber sous les coups du Code pénal.