L’opérateur télécom touché mercredi soir par une panne à travers le dispositif dédié aux numéros d’urgence sur l’ensemble du territoire va devoir en assumer les conséquences. Et elles pourraient être lourdes.
Son PDG Stéphane Richard s’est à deux reprises au moins répandu en excuses jeudi 3 juin. D’abord à travers un tweet dans la matinée puis au journal de TF1 à la mi-journée. Mais cela ne suffira pas à absoudre Orange de sa responsabilité dans la panne qui a affecté les appels vers les numéros d’urgence dans toute la France entre mercredi soir et une bonne partie de la matinée du jeudi. Ou plutôt, aucune des parties concernées ne souhaite en rester là. À commencer par le gouvernement qui avait fait part le jeudi très tôt de sa vive préoccupation à travers le président Emmanuel Macron. Pareil pour le ministre de l’Intérieur, rentré expressément de Tunis où il était en voyage officiel avec le Premier ministre Jean Castex, pour faire face à cette situation d’urgence. Gérald Darmanin a dénoncé dans une conférence de presse jeudi, des « dysfonctionnements graves et inacceptables ».
Panne d’une ampleur inédite
C’est que la situation était effectivement gravissime, comme le reconnaîtront plus tard les responsables d’Orange même. Selon le patron de l’opérateur téléphonique, tout est parti d’un dysfonctionnement intervenu après 16h le mercredi sur le système d’acheminement des numéros d’urgence. Six sites censés en principe se relayer en cas de défaillance se sont retrouvés tout d’un coup paralysés et dans l’incapacité de fonctionner correctement. Conséquence, l’opérateur n’a pas pu assurer le fonctionnement des numéros de secours. Du 15 dédié au Samu en passant par le 18 des sapeurs-pompiers, tous étaient paralysés plusieurs heures durant sans que l’on ne puisse à l’heure actuelle en donner la raison. D’autant que, à en croire Stéphane Richard, il s’agit d’un système d’une extrême robustesse prévue pour résister à des défaillances.
Des conséquences pénales ?
D’ores et déjà l’opérateur rejette la thèse d’une cyberattaque ou d’un dysfonctionnement causé par erreur humaine. Les responsables mettent plutôt en avant une défaillance logicielle, sans pouvoir en être certains pour l’instant.
Dans tous les cas, il va falloir vite trouver des réponses. Et le gouvernement compte s’en assurer. Il a sommé Orange de mener une enquête interne sur la question. Parallèlement, l’exécutif va diligenter un audit via la cellule de crise mise en place pour la circonstance. Plus grave pour Orange, les proches des personnes décédées durant l’incident par manque de secours pourraient décider d’une offensive judiciaire. Les premières constatations font état de trois décès dont le lien avec la panne des numéros d’urgence reste à établir.