Le procès de Nasser Al-Khelaïfi, haut dirigeant de BeIN Media et président du PSG, et Jérôme Valcke, ex-numéro 2 de la Fifa, s’ouvre ce lundi en Suisse, dans le cadre d’une vaste affaire de corruption autour de la Fifa. Ils comparaissent respectivement pour corruption privée et instigation à gestion déloyale aggravée.

Au lendemain de la défaite du Paris Saint-Germain contre l’OM, le président du club parisien Nasser Al-Khelaïfi doit jouer un autre match, celui-là judiciaire et plus important. Il comparait ce lundi, et ce jusqu’au 25 septembre, aux côtés de Jérôme Valcke, ex-numéro 2 de la Fifa au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone (Suisse). Tous deux sont soupçonnés de s’être accordés financièrement pour la cession de droits TV des Mondiaux 2026 et 2030 au groupe BeIN. Ils encourent chacun cinq ans de prison.

Khelaïfi a bénéficié d’un accord amiable en janvier

La justice reproche précisément à Jérôme Valcke d’avoir favorisé l’obtention par BeIN Media des droits de diffusion en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour les Coupes du monde 2026 et 2030. En échange, l’ex-dirigeant sportif français aurait obtenu en 2015 une villa en Sardaigne (« la Villa Bianca »), payée 5 millions d’euros par Nasser Al-Khelaïfi. Jérôme Valcke doit aussi s’expliquer sur un versement perçu de 1,25 million d’euros depuis le Liechtenstein.

Il aurait reçu cette somme pour favoriser, une nouvelle fois, l’obtention des droits médias de plusieurs Coupes du monde en Grèce et en Italie. Ce volet, qui concerne également l’homme d’affaires grec Dinos Deris, lui vaut des chefs d’accusation de « faux dans les titres », « corruption passive répétée » et « gestion déloyale aggravée ». Cette dernière accusation concerne Nasser Al-Khelaïfi. Le dirigeant parisien était poursuivi pour « corruption privée », mais la justice a abandonné ce chef d’accusation après un accord amiable conclu entre la Fifa et Nasser Al-Khelaïfi en janvier dernier.

Les deux hommes contestent les charges

Partie plaignante dans ces deux dossiers, la Fifa réclame « entre 1,4 et 2,3 millions d’euros » à Jérôme Valcke pour avoir profité pendant 18 mois de la « Villa Bianca ». Les deux hommes contestent les charges retenues contre eux, selon leur défense. Par ailleurs, les avocats de Nasser Al-Khelaïfi estiment que « la majeure partie du dossier ne concerne pas (leur) client ». « L’accusation secondaire, très récemment conçue par l’accusation pour tenter de sauver son dossier, est manifestement artificielle », estiment Mes Grégoire Mangeat, Marc Bonnant et Fanny Margairaz, jugeant le procédé « à la limite de la déloyauté ».

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