Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, Sepp Blatter, ancien président de la FIFA, a suggéré de retirer au Qatar l’organisation de la Coupe du monde de football 2022 pour la confier, de préférence, aux États-Unis. Il estime qu’il y a eu une intervention politique pour l’attribution de ce Mondial en 2010.
L’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter, a suggéré dans une interview parue dans le quotidien allemand Sport Bild de retirer au Qatar l’organisation de la Coupe du monde de football 2022 pour la confier, de préférence, aux États-Unis. Si dans un premier temps, il a proposé de confier le Mondial à l’Allemagne, il s’est ravisé, argumentant que « cela ferait alors deux éditions de suite en Europe après l’édition 2018 en Russie ». Il a également pensé au pays du soleil levant, avant de revenir finalement à celui de l’Oncle Sam. « Le Japon est aussi une possibilité, mais je pense aux États-Unis. Ils organisent déjà l’édition de 2026 (avec le Mexique et le Canada) et ont déjà l’expérience de 1994 », a déclaré Sepp Blatter.
« Une intervention politique au plus haut niveau » en faveur du Qatar ?
Le Suisse de 84 ans continue d’ailleurs de nier en bloc les accusations de pots-de-vin dont il fait l’objet pour l’attribution des Mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar. Il avait déjà déclaré qu’un accord avait privilégié les États-Unis pour organiser la Coupe du monde 2022, mais « qu’une intervention politique au plus haut niveau », avait fait pencher la balance en faveur du Qatar. Il pointe particulièrement du doigt l’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy. Celui-ci aurait interféré lors d’un déjeuner avec Tamim ben Hamad al-Thani, alors prince héritier du Qatar (il est devenu émir en 2013) et Michel Platini, membre à l’époque du Comité exécutif de la FIFA. L’ancien numéro 10 de l’équipe de France, qui a reconnu avoir voté pour le Qatar, a toujours assuré de son côté avoir changé d’avis avant même ce déjeuner.
Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) se demandent si l’objet de ce déjeuner, organisé neuf jours seulement avant le scrutin, n’était pas de faire basculer le vote de Platini, longtemps acquis à la candidature américaine, et si des contreparties ont eu lieu en échange de ce vote.
Sepp Blatter suspecté d’avoir versé 1,8 million d’euros à Platini
Dans le cadre de cette enquête, l’ex-président de l’UEFA Michel Platini avait été placé en garde à vue dans les locaux de l’OCLCIFF et auditionné, ainsi que l’ancienne conseillère sport de Nicolas Sarkozy, Sophie Dion, et l’ex-secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant. Sepp Blatter, lui, avait été prié de quitter son poste après avoir été suspendu le 8 octobre 2015, puis condamné le 21 décembre de la même année par la commission d’éthique de la FIFA dans le cadre d’un versement d’argent suspect de 1,8 million d’euros en faveur de Platini.
Quant au Qatar, il a toujours argué que les accusations faisant état de pot-de-vin autour de l’obtention de la Coupe du monde de football 2022 étaient sans fondements.