Le géant du luxe français LVMH aurait entamé des discussions pour racheter le joaillier américain Tiffany à hauteur de 12 milliards de dollars. Si l’opération arrivait à son terme, ce serait sa plus grosse acquisition depuis la prise de contrôle de Christian Dior.
LVMH à la conquête de l’Amérique
Où compte s’arrêter Bernard Arnault ? Le PDG de LVMH souhaiterait mettre la main sur le joaillier américain Tiffany, célèbre pour ses bagues de fiançailles et ses diamants. Le propriétaire de Louis Vuitton, Dior et des champagnes Veuve Clicquot et Moët & Chandon, aurait fait une offre en début du mois au bijoutier, a indiqué une source proche du dossier sous couvert d’anonymat. La source n’a pas révélé le montant proposé par LVMH, avertissant toutefois qu’il n’était pas assuré que ces discussions aboutissent sur une transaction. La capitalisation boursière du groupe était de près de 12 milliards de dollars à la clôture de Wall Street vendredi. Tiffany a enregistré une hausse de 6,5% à 4,4 milliards de dollars de son chiffre d’affaires lors de son dernier exercice fiscal et employait plus de 14.000 personnes au 31 janvier.
« Nous refusons de commenter les rumeurs et les spéculations »
Si LVMH devait racheter le joaillier Tiffany, ce serait sa plus grosse acquisition depuis la prise de contrôle de Christian Dior (6,5 milliards d’euros en 2017) et le rachat de Bulgari (4,3 milliards en 2011). LVMH pourrait ainsi se renforcer sur le lucratif marché américain du luxe. Le groupe français pourrait surtout faire face à la concurrence du suisse Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels, Baume & Mercier, etc). Tiffany, dont le magasin amiral jouxte la Trump Tower sur la 5e Avenue à New York, n’a pas encore répondu à cette proposition, qui intervient au moment où l’industrie du luxe souffre des conséquences des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. La vaste campagne anti-corruption lancée par le président chinois Xi Jinping a également décéléré les cadeaux extravagants souvent offerts par des hommes d’affaires et des fonctionnaires. Le groupe Tiffany se serait entouré de grandes banques pour la conseiller sur les avances de LVMH. Contacté par l’AFP, LVMH n’a pas répondu dans l’immédiat. « Nous refusons de commenter les rumeurs et les spéculations », a répondu un porte-parole du joaillier américain, dont le directeur général Alessandro Bogliolo a dirigé les activités nord-américaines de Sephora, qui appartient à LVMH.
LVMH a ouvert une usine au Texas
Les discussions entre LVMH et Tiffany interviennent quelques jours seulement après l’inauguration dans le Texas (sud) d’une usine Louis Vuitton par Bernard Arnault, accompagné par le président américain Donald Trump et sa fille Ivanka. Une acquisition de Tiffany renforcerait LVMH dans la joaillerie et doperait sa croissance aux Etats-Unis, son deuxième marché en termes de chiffre d’affaires après l’Asie.