Le film rwandais The Mercy of the jungle (La miséricorde de la jungle) de Joël Karekezi a remporté, le samedi 2 mars 2019, l’Etalon d’Or du Yennenga, la plus grande récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Cette 26e édition, qui a eu lieu au Palais des Sports de Ouaga 2000, a été présidé par le Chef de l’Etat burkinabé Roch Marc Kaboré, assisté de ses homologues rwandais Paul Kagamé et malien Ibrahim Boubacar Keita.

« C’est un film sur la vie et sur la paix »

La 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a baissé le rideau ce samedi 2 mars 2019. Le film The Mercy of the jungle (La miséricorde de la jungle) du jeune réalisateur rwandais Joël Karekezi, a remporté l’Étalon d’Or de Yennenga. « C’est un grand honneur pour moi, toute mon équipe et toute cette jeune génération, on va continuer à faire des films », a déclaré le cinéaste de 33 ans, après avoir reçu son prix. Selon son producteur, Aurélien Bodinaux, Joël Karekezi mérite amplement son trophée car il est parti de rien pour arriver à ce sacre : « C’est magnifique ! Il y a travaillé des années, il s’est créé tout seul en apprenant le cinéma sur internet », a-t-il confié.

En effet, Joël Karekezi a grandi dans des camps de réfugiés, à la suite du génocide rwandais de 1994 et rien ne le prédestinait au métier de cinéaste. Il a dû se former lui-même et aujourd’hui il est un autodidacte accompli avec ce prestigieux prix.

The Mercy of the jungle raconte les aventures de deux soldats rwandais perdus dans la jungle du Kivu, lors de la deuxième guerre du Congo, en 1998. A travers ce film, le jeune réalisateur attire l’attention des êtres humains sur l’absurdité des conflits et sensibilise sur leurs conséquences désastreuses. Pour son producteur le scénario de The Mercy of the jungle est tout simplement fort. « C’est un film sur la vie et sur la paix », a-t-il ajouté.

Desrances désenchante

Joël Karekezi a reçu son trophée des mains de son président Paul Kagame, dont le pays était l’invité du Fespaco 2019. Si Joël Karekezi a fait un travail formidable avec The Mercy of the jungle, beaucoup aurait aimé cependant que l’Étalon d’Or de Yennenga revienne à « Desrances » de la Burkinabè Apolline Traore. Bien que ce film ait remporté un franc-succès auprès du public africain, il ne recevra que le prix technique (décors). Une maigre récompense qui relance la polémique sur le sexisme dans le cinéma africain puisque toutes les éditions ont primé des hommes.

 

 

 

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