Mardi, les quatre prévenus dans l’affaire du scandale de la viande de cheval ont été à nouveau présentés devant le parquet de Paris. A l’issue de l’audience, la Procureure a requis trois ans de prison à l’encontre de Jacques Pujol l’ancien directeur général de Spanghero.

Des peines de prison fermes requis contre les responsables de Spanghero

Les prévenus dans le scandale de la viande de cheval ont comparu de mardi devant la 31e chambre correctionnelle du TGI de Paris, spécialisée dans les dossiers de consommation, de travail et de santé publique. A l’issue de trois heures de réquisitoire, la Procureure Aude Guilcher, qui a qualifié leur coup de l’« une des plus importantes fraudes alimentaires de ces dernières années », a requis des peines de prison ferme à l’encontre de deux des quatre prévenus. Il s’agit des Français Jacques Poujol et Patrice Monguillon, respectivement ancien directeur général et ancien responsable de site dans l’entreprise Spanghero. Le parquet de Paris a aussi demandé leur interdiction définitive d’exercer dans le secteur de la viande en France et, pour M. Poujol, la rétention de 870.000 euros.

Une escroquerie en bande organisée

Selon la Magistrate, le négociant en viande Johannes Fasen importait du cheval du Canada ou de la Roumanie, qu’il dépossédait de ses étiquettes dans les chambres froides néerlandaises de son complice Hendricus Windmeijer. La viande était ensuite expédiée vers Spanghero, à Castelnaudary (sud-ouest de la France), toujours sans mention «cheval».

Poujol et Patrice Monguillon, les responsables de Spanghero, brouillaient à leur tour et encore plus les pistes en fabricant des étiquettes laissant croire que la viande était transformée sur place. Mais pas seulement car il étiquetait la viande comme du bœuf. Ce qui n’était pas du tout le cas. Cette viande, toujours étiquetée comme du bœuf, était enfin envoyée à la société luxembourgeoise Tavola qui fabriquait des plats surgelés. Il s’agit donc là d’une vaste escroquerie en banque organisée, a mentionné la Procureure qui doute fort que les prévenus aient réalisé «les effets catastrophiques qu’ils ont engendrés en chaîne» dans le secteur de la viande et de la restauration. Pour l’accusation, en tout cas, les complices ont réalisé des revenus exceptionnels «sur le dos de Tavola», qui est la grande victime de cette tromperie orchestrée entre 2012 et 2013.

Les accusés rejettent toutes les infractions retenues contre eux. Quant à M. Poujol, il jure en outre avoir été abusé par M. Fasen, auprès duquel il aurait toujours commandé du bœuf. Pour sa part, M. Fasen affirme que M. Poujol lui demandait sciemment du cheval, moins cher et il s’exécutait sans demandait des explications.

Le procès, qui a commencé depuis le 21 janvier dernier, devrait prendre fin ce mercredi.

 

 

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