Selon certains experts, la taxation d’industrie polluante comme l’élevage pourrait être plus efficace que l’augmentation de la fiscalité de l’essence et du gazole actuellement en débat dans le pays.
David Chauvet cumule plusieurs casquettes. Il est juriste, essayiste et défenseur des droits des animaux. Selon lui « la production de viande est plus polluante que le secteur des transports, mais le gouvernement semble l’ignorer ». Il invite l’Etat à se saisir de la question et à mettre en place une nouvelle fiscalité de la viande affirmant que celle-ci serait moins sévère pour les foyers les plus modestes que celle sur le carburant puisque l’on peut adapter sa consommation de viande plus facilement que celle de son auto.
De plus en plus de personnes remettent en cause les explications du gouvernement qui justifie la politique actuelle comme un geste pour de la transition écologique. « Aujourd’hui, on demande aux Français d’arrêter de prendre leur voiture quand ils ne peuvent pas faire autrement puisqu’il n’y a pas d’alternatives immédiates ou abordables. En revanche, on ne leur demande pas de diminuer leur consommation de viande alors que c’est à leur portée … Ce n’est pas logique », développe monsieur Chauvet qui souhaite renouveler profondément les habitudes de vie de la population.
Le juriste s’attarde peu la question de la consommation de viande non transformée par les familles les plus pauvre. En effet, comme dans le cas de la taxation des carburants, les plus aisés auront toujours plus de possibilité de se nourrir comme ils le souhaitent.
L’élevage pollue aujourd’hui à hauteur de 15% des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde. C’est l’équivalent du secteur des transports. D’après l’ONU, si la consommation de viande poursuit sa croissance, dans 30 ans elle aura doublé. Pour David Chauvet : « la planète ne tiendra pas. Nous devons collectivement manger moins de viande. Pour ce faire, la viande pas chère doit être taxée pour devenir plus chère ».