L’alcool et sa surconsommation seraient responsable de 5% des décès dans le monde selon l’OMS. Le rapport annonce près de 3 millions de décès annuels et souligne la surreprésentation des jeunes.
L’Organisation mondiale de la Santé a publié le 21 septembre 2018 ce rapport. L’alcool serait à l’origine de plus de morts que le sida, la tuberculose et les violences réunis. Le rapport met en évidence le rôle de l’alcool dans les maladies infectieuses, accidents de la circulation, blessures, homicides, maladies cardiovasculaires, …. Deux cents maladies ont été prises en compte. L’alcool interviendrait dans 13.5 % des décès chez les 20-29 ans contre 5.3% pour toute la population. En 2012 l’alcool était à l’origine de 3.3 millions de décès. Les trois quarts des victimes sont des hommes. 28 % de ce décès sont dus à des accidents de la route, des suicides et des actes de violence, 21 % à des troubles digestifs et 19% à des maladies cardiovasculaires. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS a déclaré : « Il est temps d’agir davantage pour prévenir cette grave menace pour le développement de sociétés saines ».
On compte 2.3 milliards de consommateurs d’alcool sur la planète. En Amérique, plus de la moitié de la population en boit comme en Europe et dans le Pacifique Occidental. La plus importante consommation se retrouve en Europe malgré une baisse de 10% de la consommation depuis 2010. Les plus fortes baisses se trouvent en Moldavie, en Biélorussie et en Russie où la consommation est passé de 18.7 litres par an en 2005 à 11.7 litres en 2016. L’OMS souligne l’efficacité des politiques de santé publiques mises en place par les gouvernements russes citant par exemple l’introduction d’un prix minimum pour la vodka.
Cependant, à une plus large échelle les politiques publiques sont insuffisantes selon Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a déclaré : « Malheureusement, la mise en œuvre des options politiques les plus efficaces est en retard par rapport à l’ampleur des problèmes, poursuit-il. Les gouvernements doivent faire davantage pour atteindre les objectifs mondiaux et réduire le fardeau de l’alcool sur les sociétés. C’est clair, et cette action est absente ou insuffisante dans la plupart des pays du monde». Et les chiffres pourraient être encore pires. «La consommation d’alcool commence dans de nombreux pays bien avant l’âge de 15 ans, c’est pourquoi nous pouvons dire que nos estimations sont assez prudentes, car nous ne comptons pas du tout l’impact de la consommation d’alcool chez les moins de 15 ans ».