La présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS), le docteur Agnès Buzyn, a violemment dénoncé les pratiques tarifaires de certains laboratoires pharmaceutiques, notamment concernant des traitements contre le cancer.
A l’occasion de la convention de CHAM (Convention on Health Analysis Management), qui avait lieu ce weekend, à Chamonix, la courageuse présidente de la HAS a tenu un discours virulent devant 500 professionnels de la santé, concernant la hausse des prix des médicaments anticancéreux.
Pour appuyer ses propos, Agnès Buzyn a pris différents exemples concrets comme celui d’un traitement anticancéreux dont la commercialisation, par un premier laboratoire s’est effectuée à un tarif de 44.500 euros, alors que six ans plus tard, un second laboratoire le vendait pour 105.000 euros. « Je ne peux pas croire que les coûts de recherche et développement ont été multipliés par 2,5 en six ans… », a-t-elle expliqué.
La médecin spécialisée dans l’hématologie a tenu à souligner d’autres exemples choquants, comme certaines pratiques des les laboratoires qui « présentent un nouveau médicament en ciblant une maladie orpheline. Comme peu de patients sont concernés, un bon prix de remboursement est accordé. Ensuite, ils multiplient les indications pour d’autres pathologies et on se retrouve avec un médicament utilisé par un nombre de patients beaucoup plus élevé et un prix de remboursement inchangé. »
Alors que les attaques contre les méthodes de certains laboratoires pharmaceutiques sont fréquentes de la part de professionnels de la santé, c’est la première fois, en France, qu’une responsable d’une institution officielle se montre aussi virulente envers l’industrie pharmaceutique.
Cette prise de position intervient quelques jours avant la présentation, qui doit être effectuée mercredi 5 octobre, du projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui a pour objectif annoncé la réalisation d’économies, à hauteur de 1,6 milliards d’euros.